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Nécrologie année 2020

Monsieur l’abbé Raymond LARDIC / Centurie 1


Né le 8 juillet 1932 à Landerneau de Marcel LARDIC et Louise MASSON son épouse, Raymond LARDIC fait ses études secondaires à Pont-Croix (Finistère), puis entre au grand séminaire de Kerfeunteun (Quimper).

Ayant fini son séminaire à La Castille (Toulon), il est ordonné prêtre le 14 mars 1959 à la cathédrale de Toulon pour le diocèse de Fréjus-Toulon auquel il restera rattaché (incardiné). D’abord préfet de discipline au Petit Séminaire Saint-Charles de Hyères en octobre 1959, il est ensuite nommé vicaire à Saint-Cyprien de Toulon le 20 juin 1961, puis à Saint-Joseph du Pont du Las le 24 août 1963, puis à Sanary sur Mer en septembre 1967.

Curé de Sainte-Roseline (Toulon) en 1971, il s’investit avec détermination pour la création d’une nouvelle paroisse dans les lotissements de la Beaucaire. Ses bonnes relations avec la municipalité lui permettent d’obtenir un terrain pour y construire une chapelle.

Après quatre années passées dans cette mission, il devient aumônier militaire. Ayant accompli son service militaire dans la Marine Nationale pendant 27 mois à bord du « Terrible » (l’ancien contre-torpilleur qui s’était distingué pendant la guerre de 39-45) puis sur un patrouilleur « P 722 », c’est tout naturellement qu’il est dirigé vers l’aumônerie de la Marine Nationale.

Il est d’abord affecté au CFM de Hourtin de 1974 à 1976, au service des marins nouvellement recrutés. Il les aide à accepter le règlement militaire parfois difficile pour certains, et leur fait prendre conscience de l’importance que la formation et l’acquisition de nouvelles connaissances pourront avoir dans leur vie professionnelle future.

Il est nommé ensuite aumônier de l’Escadre de l’Atlantique à l’époque où elle y était puissante : le « Duquesne », le « Suffren », le « Duperré », le « Du Chayla », le « Dupetit-Thouars », le « Maillé Brézé » et les escorteurs rapides comme le « Normand », le « Picard » et le « Gascon » sans oublier l’« Aconit » et le croiseur « Colbert » sur lequel il participera aux cérémonies d’anniversaire de l’indépendance des États-Unis, l’escadre étant sous les ordres de l’amiral Philippe De Gaulle.

En 1979 il part pour Mururoa à cette période délicate où suite à l’explosion d’un abri contenant des « carottes » de prélèvements radioactifs, la décontamination de toute une zone s’impose. Il prend une part active dans le dialogue avec les élus de Tahiti venus sur le site.

Il revient à Toulon en 1980 au sein de la Flottille de la Méditerranée pendant deux ans où il passe de bâtiment en bâtiment avec un même dynamisme. Il est également chargé des dragueurs de mines remplacés peu à peu par les Chasseurs de Mines. Il dessert en outre la Marine à Marseille et le Bataillon des Marins Pompiers de Marseille.

Il passe ensuite un an en Océan Indien sur le bâtiment de commandement « Charente », à l’époque du conflit majeur opposant l’Irak et l’Iran. Sa disponibilité ainsi que son dynamisme à la mer sont unanimement appréciés, notamment au cours des patrouilles effectuées dans le détroit d’Ormuz. Il n’hésite pas à passer d’un bâtiment à l’autre afin d’y apporter son soutien moral à travers sa pastorale et sa présence chaleureuse. Les marins l’apprécient d’autant plus qu’ils connaissent son amour pour la mer et les marins.

En 1984, il est nommé au poste d’aumônier régional en Région Maritime Méditerranée, charge qu’il accepte jusqu’à la limite d’âge, avec le regret de ne pouvoir continuer ses embarquements. Durant 6 années il conduit avec efficacité son équipe de 10 prêtres répartis sur différentes unités de la Région maritime en leur apportant son expérience de la Marine et sa disponibilité. Il dessert aussi à partir de 1987 le Groupement de Gendarmerie Nationale à Toulon, l’unité de sécurité civile 7 de Brignoles et la base des sous-marins de Toulon.

A la limite d’âge de 58 ans pour les aumôniers militaires, il est nommé aumônier civil à mi-temps, attaché à l’aumônerie de la Région Maritime Méditerranée. Il partage alors son activité pastorale entre l’aumônerie de la Base navale et la paroisse de Saint-Vincent de Paul à Toulon où il est nommé curé par le Diocèse de Toulon. Quand ce même diocèse confie ensuite la Paroisse de Saint-Paul du Mourillon aux aumôniers de la Marine, il renonce à la charge de la paroisse Saint-Vincent de Paul pour desservir la paroisse Saint-Paul avec l’aumônier Régional. Avec énergie, il continue à assurer sa mission sur cette paroisse et sur les nombreuses unités auxquelles il est rattaché (la Direction du Port, les Marins Pompiers, l’Atelier Militaire de la Flotte, les Fusiliers Marins, le Service Auto Engin, la station de transmissions à Six-Fours…). En 1998, il passe sous statut d’aumônier bénévole, conservant les mêmes attributions, et devient prêtre auxiliaire à la paroisse Saint-Paul puis aux paroisses du Mourillon.

Aumônier très connu et apprécié, figure atypique, les anecdotes à son sujet fourmillent. Jusqu’en 2010, il ne ratait pas une occasion de retrouver ses amis des ateliers militaires de la Flotte ou des Marins Pompiers, se déplaçant sur une mobylette Peugeot prêtée par la Base navale de Toulon et coiffé d’un casque « 51 » bien reconnaissable.

Chevalier national du Mérite en 2005, il a continué à apporter une aide bénévole à l’HIA Ste Anne jusqu’à ce que son état de santé ne le lui permette plus. C’est à Ste Anne qu’il est décédé ce 8 septembre 2020.

Ses obsèques seront célébrées ce vendredi 11 septembre à 15h à l’église St Joseph du Pont du Las. Il a demandé à être enterré dans son uniforme d’aumônier de Marine.


*Tout prêtre incardiné est inscrit d’office à l’association dès son ordination. Les associés sont divisés en 2 centuries. À la mort d’un associé, les prêtres faisant partie de sa centurie doivent appliquer une fois le saint sacrifice de la messe à son intention.

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